Notre fille partant en Chine pour 10 mois, nous avons nous aussi désiré vivre une expérience d’échange en accueillant un étudiant.
Nous nous retrouvons en famille devant différents dossiers de candidature. Quel calvaire! Comment choisir une personne qui vivra avec nous pendant une année en nous basant uniquement sur quelques phrases écrites dans un dossier? Inhumain!
Nous nous mettons d’accord pour Karla, de la République Dominicaine, qui nous semble correspondre le mieux à notre famille. Espérons que…
Nous sommes en route pour l’aéroport. Avons-nous fait le bon choix? Accueillir une personne de 17 ans que nous ne connaissons pas dans notre famille, est-ce bien raisonnable?
Depuis quelques jours, une multitude de questions nous vient à l’esprit: allons-nous nous comprendre? Va-t-elle apprécier sa chambre? Comment sera-t-elle avec ses nouveaux frères et sœurs? Et si nous ne nous entendons pas?
Mais il y a aussi: il faudra mieux équilibrer nos repas, il faudra prévoir davantage d’occupations pour les temps libres, il faudra mieux faire le ménage, il faudra, il faudra, il faudra… Mais dans quoi nous lançons-nous? Malgré les quelques contacts que nous avons eus avec elle avant sa venue, il nous reste tant d’interrogations…
Karla passe la porte des arrivées en poussant son chariot, elle nous repère rapidement et vient vers nous. Nous sentons que cela se passera bien, même si le premier contact est un peu «réservé».
Au début, elle nous observe. Puis, petit à petit, elle s’intègre à nous de façon toute naturelle. Nous imaginons que les repas ne sont pas faciles; les discussions vont tellement vite!
Dans sa vie pratique, elle doit également s’adapter: elle découvre l’aspirateur et les radiateurs et, très rapidement, elle adopte le fromage et le chocolat!
Karla sait ce qu’elle veut: elle intègre tout de suite nos transports publics pour pouvoir partir à la découverte de notre pays (qu’elle connait maintenant bien mieux que nous!). Pendant ses escapades, elle rejoint souvent d’autres étudiants en programme d’échange. Par la suite, plusieurs d’entre eux vont venir chez nous pour passer des week-ends. Sa famille d’Europe profite également de venir lui rendre visite.
De plus en plus souvent, nous nous retrouvons le soir devant un film. C’est pendant ces instants que nous constatons ses progrès en français.
Petit à petit, elle se rapproche de nous, de son frère et de ses sœurs (au point de partir camper quelques jours entre filles!). Après ces onze mois de vie commune, nous ne serions pas opposés à garder Karla avec nous.
La séparation est difficile…mais les contacts que nous avons établis avec sa famille en République Dominicaine et les rapports chaleureux que nous avons avec elle tout au long de l’année nous confortent dans l’idée que l’expérience ne se termine pas à l’aéroport!